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Newsletter n°4 - 3 octobre 2004
Le mariage
Trois reines pour un trône
Samedi 2 octobre
En revenant du hammam, nous nous sommes faits inviter dans une fête. C’est très simple, de se faire inviter dans une fête, ici : tu passes dans la rue, on te dit : " entre ! " et tu entres. Donc, là, il s’agissait d’un mariage (le lendemain, ce sera une autre porte, et une autre fête : pour célébrer le début de ramadan (dans un mois, seulement)…).
Bref, nous nous sommes retrouvées dans cette maison, où les chanteuses faisaient leur office, tandis que la mariée était engoncée dans une de ses 5 robes de la soirée. Nous n’en verrons que deux.
Pendant que tout le monde danse, elle reste assise sur son trône, à se faire faire les pieds au hénné.
l'art du hénné
Les filles l’appellent " la reine " ou " la princesse ". Il faut dire que ça en jette ! Lila m’a même déclaré qu’elle voulait se marier ici, pour avoir de belles robes comme ça ! A la fin de la soirée, elle révisera son jugement, quand elle aura compris combien de temps il faut attendre !
J’ai toujours crû que les mariées ne bougeaient pas DU TOUT pendant toute la cérémonie, mais j’ai constaté avec soulagement, qu’entre deux moments forts, elles se restaurent (et éventuellement vont faire pipi !). Heureusement !
Nous avons donc dansé, avec les youyous et les tambourins, dans une ambiance survoltée, proche de la transe (les joueurs de tambourin, pas nous !). On nous a offert, bien sûr, un verre de thé à la menthe, et au bout d’une heure, nous avons promis que nous reviendrions pour la suite de la fête.
Bien que ce soit un mariage, les filles sont toujours en pyjama | Notre hôtesse, un charme fou ! |
Nous sommes revenues deux heures plus tard, après le dîner. Dans la maison, la " reine " avait changé de robe, et la grande organisatrice de la soirée m’a interdit de prendre des photos, parce qu’elle était en train de se reposer. Nous sommes donc sorties, pour voir ce qui se tramait sur la place du " village "… Ils y avaient installé une sorte de salle de mariage, avec une centaine de chaises en plastique, et un orchestre traditionnel est arrivé pour faire la balance. Si la richesse est proportionnelle au nombre de décibels, j’en conclue que ce devait être un mariage très chic ! Ils ont installé près du mur les deux sièges tout dorés censés accueillir les mariés… sauf que le marié ne s’est jamais montré ! Nous avons appris qu’il y a avait un troisième jour de fête ailleurs, le lendemain dimanche, chez le marié justement… Donc nous ne l’avons jamais vu… Les filles étaient assez déçues. (c’est quoi, ce mariage de princesse sans prince ?)
Lila et Zélie, pour l’occasion, avaient mis leurs robes de princesses arabes, et ont attendu, attendu qu’il se passe quelque chose. Quelques invitées commençaient à arriver, maquillées à outrance, habillées de robes dorées et vaporeuses. Elles se sont assises près des trônes, et ont attendu comme nous… Au bout d’une heure, il n’y avait toujours rien : une partie de la famille était toujours en pyjama dans la maison, et l’autre continuait d’arriver sur la place. Tous les gamins du quartier se battaient pour s’asseoir à côté de Lila et Zélie, et se faisaient régulièrement chasser par les organisateurs, qui n’avaient pas peur de distribuer les taloches à tour de bras.
Au bout d’un moment, Zélie, pour passer le temps, a fait la folle devant les garçons du village qui riaient à gorge déployée en l’appelant : " zélie ! Zélie ! ". Contente de son public, elle en faisait des tonnes, tandis que Lila l’exhortait à se rasseoir… Ensuite, elles en ont eu vraiment marre toutes les deux, et nous sommes parties.
A côté de Zélie, Majid son petit fiancé, mon choucou ! | Au premier plan, Yassin, totalement amoureux de Lila |
Arrivée à la maison, j'ai couché les filles… et entendu le concert qui commençait juste ! Ca a duré toute la nuit… Vive les boules Quiès !
Fin de la newsletter n°4… A bientôt !
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